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La vision de Noël Casale, metteur en scène de théâtre

"Quand je regarde les photos de Dominique, je comprends pourquoi il aime les chats. Il en est un. Dominique est un chat, un chat de gouttière. Plongées, contre-plongées, ras du bitume, hauteur d’homme… Ce chat, qui aime à se glisser et à se poster aux aguets partout, ne semble voir que ce que nous ne voyons pas. Une roue de moto, des taches de couleurs sur fond gris, le silence d’une mer menaçant un corps endormi près d’objets de peu, un « petit pan de mur jaune » au fond d’un couloir sombre nous renvoie à celui de Vermeer qui hantera le Baron de Charlus jusqu’à son dernier instant ou au cinéma de David Lynch dont « l‘inquiétante étrangeté » des espaces nous renvoie toujours aux appréhensions et terreurs de nos enfances. Dominique le chat est un solitaire qui, contrairement à ce que disait Belmondo dans Pierrot le fou (« les hommes seuls parlent toujours trop ») ne parle pas. Ça s’entend dans ses photos. Pas un bruit ne les habite. Pas un mot. « The rest is silence » dit-on à la toute fin d’Hamlet quand les hommes ont une nouvelle fois fini de donner le pire d’eux-mêmes. On pense aux sujets de prédilection du grand photographe américain William Eggleston. Objets du quotidien, situations de tous les jours – amis, familles, barbecues… à la banalité toujours trompeuse – et pourquoi, « that is the question ». Et puis tout ça est là, à Ajaccio sous nos yeux (mal dessillés peut-être). Pas besoin pour Dominique d’aller se faire plaisir on ne sait où pour y dénicher une trouvaille qui fera sensation. Non, essayons déjà de voir ce qui est là semble-t-il nous souffler et comme disait Samuel Beckett – « On est cons, mais pas au point de voyager pour le plaisir ». Noël Casale, Metteur en scène.

À l'Affiche
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